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1999-2018

 

Samuel Beckett

Trois dialogues

Traduit de l’anglais en partie par l’auteur, en partie par Edith Fournier
éditions de Minuit, 1949

 

 

I

TAL-COAT

   B. – L’objet total, parties manquantes incluses, et non l’objet partiel. Question de degré.
   D. – Plus encore. Vaincue, la tyrannie de la retenue. L’univers un flux de mouvements qui participent de la durée vivante, celle de l’effort, de la création, de la libération, du tableau, du peintre. Restitué, reproduit, l’instant fugace de la sensation, avec pour contexte le conti- nuum que celle-ci a nourri.
   B. – En tout cas, un élan vers une expression plus adéquate de l’expé- rience sensible, telle qu’elle se révèle à la vigilante cénesthésie. Que l’on par- vienne à ce résultat par la soumission ou par la domination, la nature y gagne.
   D. – Mais ce que notre peintre découvre, organise, transmet, ne se trouve pas dans la nature. Quel lien entre l’un de ces tableaux et un paysage vu à une    certaine   époque,    une     certaine saison, une certaine heure ? Ne som- mes-nous pas dans un domaine totale- ment différent ?
B. – Tel le plus naïf des réalistes, par nature j’entends ici un composé con- stitué du percevant et du perçu, non pas un élément d’information, une expé- rience. Ce que j’essaye seulement de suggérer, c’est que l’intention et l’exé- cution de cette peinture sont fonda- mentalement celles de la peinture antérieure s’évertuant à étendre l’énoncé d’un compromis.
D. – Vous ne tenez pas compte de l’im- mense différence entre la signification de la perception pour Tal-Coat et sa signification pour la grande majorité de ses prédécesseurs qui, en tant qu’arti- stes, appréhendent le monde avec la même servilité utilitaire que dans un embarras de la circulation et qui figno- lent le résultat avec un zest de géomé- trie euclidienne. La perception globale de Tal-Coat est désintéressée, elle ne se voue ni à la vérité ni à la beauté, ces ty- rannies   jumelles  de  la  nature. 

 

 

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