1°
Chagrin et maladie, dépression et symptômes :
«
Non, le deuil (la dépression) est bien autre chose qu’une
maladie. De quoi voudrait-on que je guérisse ? Pour trouver
quel état, quelle vie ? » [p.18]
«
Une part de moi veille dans le désespoir ; et simultanément
une autre s’agite à ranger mentalement mes affaires
les plus futiles. Je ressens cela comme une maladie . »
[p. 35]
«
Aujourd’hui – jour de mon anniversaire – je
suis malade et je ne peux – je n’ai plus à
le lui dire. » [p. 56]
«
Depuis la mort de mam., une sorte de fragilité digestive
– comme si j’étais atteint là où
elle prenait le plus grand soin de moi : la nourriture »
[p. 71]
«
La Dépression viendra quand, du fond du chagrin, je ne
pourrai même pas me raccrocher à l’écriture.
» [p. 72]
«
[Bronchite. Première maladie depuis la mort de mam.] [p.
107]
2°
Du désir d’écrire et de travailler, oeuvre
et littérature :
«
Qui sait ? Peut-être un peu d’or dans ces notes ?
» [p.17]
«
Idée – stupéfiante mais non désolante
– qu’elle n’a pas été «
tout » pour moi. Sinon, je n’aurais pas écrit
d’oeuvre. Depuis que je la soignais, depuis six mois, effectivement,
elle était « tout » pour moi, et j’ai
complètement oublié que j’avais écrit.
» [ p. 26]
«
Je ne veux pas en parler par peur de faire de la littérature
– ou sans être sûr que ce n’en sera pas
– bien qu’en fait la littérature s’origine
dans ces vérités. » [p. 33]
«
Hâte que j’ai (sans cesse vérifiée depuis
des semaines) de retrouver la liberté (débarrassé
des retards) de me mettre au livre sur la Photo, c’est-à-dire
d’intégrer mon chagrin à une écriture.
» [p. 114]
«
le « Travail » par lequel (dit-on) on sort des grandes
crises (amour, deuil) ne doit pas être liquidé hâtivement
; pour moi il n’est accompli que dans et par l’écriture.
» [p. 143]
«
Pour moi, à ce point de ma vie (où mam. est morte)
j’étais reconnu (par les livres). [...] Avant de
reprendre avec sagesse et stoïcisme, le cours (d’ailleurs
non prévu) de l’oeuvre, il m’est nécessaire
(je le sens bien) de faire ce livre autour de mam. » [p.
144]
«
Mon chagrin est inexprimable mais tout de même dicible.
» [p. 187]
«
depuis la mort de mam., malgré – ou à travers
– effort acharné pour mettre en oeuvre un grand projet
d’écriture, altération progressive de la confiance
en moi – en ce que j’écris. » [p. 213]
«
Ces notes de deuil se raréfient. Ensablement. Quoi, devenir
inexorable, oubli ? (« maladie » qui passe ?) Et pourtant...
Pleine mer de chagrin - quitté les rivages, rien en vue.
L’écriture n’est plus possible. » [p.
224]
«
J’écris de moins en moins mon chagrin mais en un
sens il est plus fort, passé au rang de l’éternel,
depuis que je ne l’écris plus. » [p. 226]
«
Sans doute je serai mal, tant que je n’aurai pas écrit
quelque chose à partir d’elle (Photo, ou autre chose).
[p. 227]
3°
Du rapport à autrui :
«
Je supporte mal les autres, le vouloir-vivre des autres, l’univers
des autres. Attiré par une décision de retraite
loin des autres » [p. 97]
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