1901
3
novembre : naissance à Paris de Georges André Malraux.
D'ascendance dunkerquoise par son père et franco-italienne
par sa mère. 1905
Séparation des parents d'André, élevé dès
lors par sa mère, sa grand-mère, Adrienne, et sa
tante maternelle, Marie, qui tiennent une épicerie à Bondy,
non loin du canal de l'Ourcq. « Presque tous les écrivains
que je connais aiment leur enfance, je déteste la mienne. » (Antimémoires.)
1907 « Le fils de l'épicière » rencontre
Louis Chevasson, auquel le liera une amitié durable.
1910
Fidèle lecteur de la bibliothèque de Bondy. Découverte
d'Alexandre Dumas, Walter Scott, Hugo, Flaubert et Balzac...
1912
Mai
: naissance de Roland Malraux, premier demi-frère d'André.
André voit son père une fois par semaine et passe
ses vacances chez ses grands-parents dunkerquois. 1915
Octobre
: André entre à l'école primaire
supérieure de la rue de Turbigo futur lycée Turgot
et suit les cours d'une répétitrice. Rencontres avec
Marcel Brandin, Georges Cusin et Georges Van Parys. Il commence à fréquenter
assidûment les bouquinistes des quais de la Seine.
1916
Il
voit Le Cid à la Comédie-Française, fréquente
concerts et expositions, et s'essaie à la peinture. Passionné de
livres, André lit Barrès et étend sa curiosité au-delà des
auteurs français, avec Tolstoï ou Dostoïevski.
1918
Le
lycée Condorcet refuse de l'inscrire. Profitant de l'absence
de son père qui est au front, André quitte l'école
et commence à gagner sa vie en revendant des livres. Lecture
de Nietzsche et de Michelet.
1919
Chineur
pour le compte de René-Louis Doyon qui tient la
librairie La Connaissance, André fait ses premières
rencontres littéraires Max Jacob, Mauriac, Galanis.
1920
Janvier
: Doyon lance la revue La Connaissance, qui publie le premier
article de l'écrivain, « Les Origines de la
poésie cubiste », suivi en février d'une critique
de « Trois livres de Laurent Tailhade ». Collaborent à la
revue Marcel Jouhandeau, Henri Bosco, Léon-Pierre Quint.
Egalement éditeur, Doyon associe Malraux à cette
activité pour deux volumes de Jules Laforgue.
André se lie avec Florent Fels, fondateur avec le critique
Marcel Sauvage de la revue d'extrême gauche, Action, cahiers
individualistes de philosophie et d'art.
Mars
: naissance de Claude, second demi-frère d'André.
Avril
: parution de « La Genèse des Chants de Maldoror » dans
Action, puis de « Mobilités », en juillet, et « Prologue »,
en octobre. Malraux travaille également à la
première version de Lunes en papier, ainsi qu'à deux
comptes rendus, des Champs magnétiques, de Philippe Soupault,
et de La Négresse du Sacré-Coeur, d'André Salmon.
Il fréquente Max Jacob, André Suarès, Salmon,
Cendrars, Aragon, Cocteau, Eluard, Tzara, Artaud, Satie, Chagall,
Delaunay... Amitiés avec Pascal Pia, Georges Gabory et Marcel
Arland. Avec ce dernier, passion partagée pour Tête
d'or de Paul Claudel.
Le
libraire Simon Kra lui confie la direction artistique des éditions
du Sagittaire. De ses multiples activités et transactions
boursières, Malraux tire de substantiels revenus. Il s'installe à Paris.
1921
Parallèlement aux éditions de luxe de Remy de Gourmont,
Baudelaire, Laurent Tailhade, Jacob, Jarry, le Sagittaire se livre à la
publication clandestine d'oeuvres érotiques.
Juillet
: Voyage en Italie avec Clara Goldschmidt. Découverte
de la peinture italienne Giotto, Fra Angelico...
Septembre
: rencontre avec le marchand de tableaux et éditeur
Kahnweiler et André Simon qui proposent à Malraux
la direction des éditions de luxe de la Galerie Simon. Brouillé avec
Simon Kra, il accepte. Parution de son premier livre, Lunes en
papier, à la Galerie Simon, dans une édition illustrée
par Fernand Léger, Georges Braque, Juan Gris. Deux fragments
d'Ecrits pour une idole à trompe paraissent dans Action « Journal
d'un pompier du jeu de massacre » et dans Signaux de France
et de Belgique « Les hérissons apprivoisés ».
21 octobre : mariage avec Clara Goldschmidt, rencontrée
et « enlevée » en juillet. Voyages en Europe.
André se constitue une fortune en Bourse.
1922
Découverte de l'expressionnisme allemand à Berlin.
André Malraux se lance dans le commerce de films.
Mars
: Malraux préface une exposition du peintre et illustrateur
Démitrios Galanis à la galerie La Licorne. Action
publie « Aspects d'André Gide ». Participation à la
revue Dés, fondée par Marcel Arland, avec « Lapins
pneumatiques dans un jardin français », « La
Nuit du 12 au 13 novembre » et de nouveaux fragments d'Ecrits
pour une idole à trompe, aux côtés de Tzara,
Eluard, Crevel, Limbour, Ribemont-Dessaignes. Rencontre avec Jacques
Rivière qui lui propose de faire des comptes rendus pour
la NRF.
Juillet
: critique, pour la NRF, L'Abbaye de Tiphaines, de Gobineau,
suivi en août de L'Art poétique, de
Max Jacob. Rencontre avec le peintre James Ensor.
1923
Convoqué à Strasbourg pour faire son service militaire,
André parvient à se faire réformer. Croisière
sur le Rhin. Lecteur assidu d'Anthinéa, Malraux subit l'influence
littéraire et politique de Maurras, et préface une
réédition de Mademoiselle Monk, suivie d'Invitation à Minerve
du dirigeant royaliste. « J'aurais aussi bien écrit
sur Hegel », remarquera-t-il lors d'un entretien en 1972.
Mars
: parution de « Ménalque » dans Le Disque
vert. De retour de voyage, le couple Malraux apprend sa ruine en
Bourse. André a vingt-deux ans....« Vous
ne croyez tout de même pas que je vais travailler »,
dit-il à sa femme en apprenant la nouvelle (Clara Malraux,
Nos vingt ans). Suit l'expédition en Indochine ayant pour
but d'aller chercher des statues khmères sur des sites non
classés de l'ancienne Voie royale, qui, une fois revendues,
permettront au couple de vivre deux ou trois ans. Kahnweiler trouve
des acheteurs aux Etats-Unis. 1er octobre : obtention d'un ordre
officiel de mission accordé par le ministère des
colonies. Kahnweiler avertit Malraux de l'interdiction d'exporter
des oeuvres d'art d'Indochine. 13 octobre : embarquement à Marseille,
sur l'Angkor, du couple Malraux et de Louis Chevasson.
Décembre : sept pierres sont arrachées au temple
de Banteaï-Sreï, transportées en charrette puis
par bateau. Un mandat d'arrêt est lancé contre Malraux
et Chevasson. 24 décembre : arrivée à Phnom-Penh
et assignation à résidence qui durera quatre mois à l'hôtel
Manolis. Malraux et Chevasson découvrent l'Indochine coloniale.
1924 5 janvier : l'affaire est rendue publique par L'Echo du Cambodge.
A Paris, des articles de soutien commencent d'être publiés.
Clara fait une tentative de suicide puis une grève de la
faim. Elle est hospitalisée. 16 juillet : après six
mois d'instruction, ouverture du procès. « Bris de
monuments » et « détournement de fragments de
bas-reliefs dérobés au temple de Banteaï-Sreï,
du groupe d'Angkor » sont à la charge des accusés.
21 juillet : les peines sont prononcées. Trois ans de prison
ferme et cinq ans d'interdiction de séjour pour Malraux.
Dix-huit mois de prison ferme pour Chevasson. Clara bénéficie
d'un non-lieu et rentre en France. Ils font appel devant la cour
de Saïgon. 3 août : la condamnation est rendue publique à Paris.
Le quotidien Le Matin accuse Malraux d'être un vaniteux mondain,
un écrivain manqué, lui reproche ses amitiés à l'extrême
gauche et outre-Rhin. 6 septembre : pétition de soutien
que Clara fait circuler à Pontigny, qui paraît dans
Les Nouvelles littéraires. Arland, Doyon, Fels, Mauriac,
Max Jacob sont parmi les signataires. « Tous, je l'espère,
nous serons avec André Malraux », écrit André Breton.
Octobre
: la nouvelle revue de Marcel Arland, Accords, publie « Divertissements » et « Triomphe » fragments
du « Journal d'un pompier du jeu de massacre » , écrits
en 1922-1923. Le 28, arrêt de la cour d'appel de Saïgon.
Un an avec sursis pour André, huit mois avec sursis pour
Chevasson.
Novembre : retour en France.
1925
Janvier
: rencontre avec André Breton. Grâce à l'entremise
de François Mauriac, signature d'un contrat pour trois livres
avec Bernard Grasset.
Février : le couple Malraux repart pour Saïgon.
Rencontre avec l'avocat Paul Monin. Rencontre avec Paul Morand.
Avril
: lancement d'un journal de rapprochement franco-annamite, L'Indochine,
au 12, rue Taberd, à Saïgon, avec Paul
Monin. Il en paraîtra quarante-neuf numéros jusqu'au
14 août. Dans le premier numéro, Malraux attaque le
gouverneur de Cochinchine. L'imprimeur du journal subit des pressions
du gouvernement. 6 août : publication de « L'Expédition
d'Ispahan », premier fragment du Royaume farfelu, sous le
pseudonyme de Maurice Sainte-Rose. Grandes grèves de Canton
et de Hongkong, où se rend le couple Malraux au cours d'un
bref voyage.
Novembre
: devenu L'Indochine enchaînée, le journal
survit jusqu'au 24 février 1926. 24 décembre : dernier éditorial
d'André Malraux dans L'Indochine enchaînée.
30 décembre : le couple Malraux quitte l'Indochine. Rédaction
des premiers fragments de La Tentation de l'Occident.
1926
Février : Malraux monte deux maisons d'édition avec
Chevasson : à la Sphère où paraîtront
Rien que la terre, de Paul Morand, un Mauriac et un Samain, et
Aux Aldes.
Avril
: une interview titrée « André Malraux
et l'Orient » paraît dans Les Nouvelles littéraires.
Article sur Défense de l'Occident, de Massis, dans la NRF.
Rencontre enthousiaste avec Daniel Halévy, qui le présente à Chamson,
Drieu La Rochelle, Montherlant, Gabriel Marcel.
Juillet
: parution de La Tentation de l'Occident chez Grasset. Rédaction des premiers fragments des Conquérants.
1927
Reparution
augmentée de « Triomphe » dans la
Revue 900, qui est un fragment d'« Ecrits pour une idole à trompe »,
rebaptisé « Ecrits pour un ours en peluche » et
parution de « Voyage aux îles Fortunées » dans
Commerce.
Mars
: parution de l'essai D'une jeunesse européenne chez
Grasset, dans les ``Cahiers verts". Ecriture des Conquérants.
Parution de comptes rendus sur Fleuret, Morand, Charles Sorel dans
la NRF. Publication de textes de Larbaud, Morand, Giraudoux aux
Aldes. Naissance d'une grande amitié avec Drieu La Rochelle.
Mai
: défense du film d'Eisenstein Le Cuirassé Potemkine
dans La Revue européenne. 1928 « Ecrit pour un ours
en peluche » dans la Revue 900. Parution des Conquérants
chez Grasset, livre digne du prix Goncourt, écrit André Billy
dans L'OEuvre. Die Europaische Revue, éditée à Berlin,
en présente une traduction de Max Clauss au public allemand,
sous le titre de Journal de combat de Canton. Aux Aldes est repris
par Bernard Grasset. Malraux entre dans le comité de lecture
de Gallimard. Entreprend le Tableau de la littérature française.
Rencontre avec Bernard Groethuyssen. Parution de Royaume farfelu
chez Gallimard. Rédaction de La Voie royale. Compte rendu
de L'Imposture, de Georges Bernanos, dans la NRF. Première
participation aux décades de Pontigny, sur invitation de
Paul Desjardins.
1929
Direction
artistique chez Gallimard et création de la collection
des « Mémoires révélateurs »..../...Edition
de Charmes de Valéry, Voyage au Congo de Gide et Pont-Egaré de
Pierre Véry. Thirian parle de « l'escroc Malraux » dans
la revue Variétés. Au printemps, voyage en URSS et
au Moyen-Orient avec Clara.
Juin
: débat public sur Les Conquérants, à la
salle des Sociétés savantes en présence de
Benda, Brunschvicg, Desjardins, Guéhenno, Berl, Fabre-Luce
et André Malraux lui-même. Lors du meeting de l'Union
pour la vérité, Malraux se rapproche officiellement
du Parti communiste. Projet d'expédition pour porter secours à Trotski
interné à Alma-Ata.
1930
Prix
Interallié pour La Voie royale publiée par
fragments dans La Revue de Paris, puis en intégralité chez
Grasset. Violente polémique avec le journal Candide. Hommage
de Léon Daudet dans L'Action française. Publication
de Calligrammes d'Apollinaire et d'un Napoléon d'après
des documents inédits. Création de la galerie de
la NRF. Article de Drieu La Rochelle intitulé Malraux, l'homme
nouveau.
Juillet
: Malraux signe une pétition contre un article
dénigrant le poète russe Wladimir Maïakovski.
20 décembre : suicide de Fernand Malraux.
1931
Expositions à la galerie NRF Fautrier, arts bouddhique
et indo-hellénistique. Avril : la NRF publie l'article de
Trotski « La Révolution étranglée » sur
Les Conquérants, suivi d'une réponse d'André Malraux.
Trotski lui préconise « une bonne inoculation de marxisme ».
S'ensuit une vive polémique dans la NRF et La Lutte des
classes.
Mai
: avec Clara, voyage au Moyen-Orient puis en Chine, qui se transforme
en tour du monde financé par
Gallimard.
1932
Projet
d'édition des OEuvres complètes d'André Gide
et de L'Autre Sommeil de Julien Green, chez Gallimard. Préface à L'Amant
de Lady Chatterley de D. H. Lawrence. Rencontre avec Manès
Sperber et Raymond Aron. Rédaction de La Condition humaine.
Collaboration à Marianne, en compagnie de Josette Clotis.
Mars
: mort de sa mère, Berthe Malraux.
Décembre : adhésion à l'Association des écrivains
et artistes révolutionnaires (AEAR).
1933
Six livraisons de La Condition humaine dans la NRF.
Mars
: naissance de Florence. Meeting de l'AEAR au Grand-Orient de
France. Discours de Malraux repris par la
brochure Ceux qui
ont choisi. « S'il y a la guerre, notre place est dans le
camp de l'Armée rouge. » (Mémoires).
Avril
: chez Gallimard, sortie en volume de La Condition humaine, qui
aura le prix Goncourt la même année (1er décembre).Préface à Sanctuaire, de William Faulkner.
Août : près de Royan, entretien avec Trotski, publié dans
Marianne. Liaison avec Louise de Vilmorin, puis Josette Clotis.
Octobre
: publication de « SOS » dans
Marianne, article en faveur des communistes annamites de Saigon.
Novembre
: Malraux et Gide militent pour la défense
de Thaelmann et Dimitrov, prisonniers politiques en Allemagne.
1934
Fondation
du comité Thaelmann et participation à plusieurs
manifestations. Voyage à Berlin, avec Gide, pour obtenir
la libération de Dimitrov. Expédition aérienne
en Arabie, à la recherche de la capitale de la Reine de
Saba, avec Corniglion-Molinier, financée par L'Intransigeant.
Rencontre avec Haïlé-Sélassié.
Mai : rassemblement national antifasciste au Cirque d'hiver.
De
juin à septembre : le couple Malraux se rend en URSS.
Rencontre avec Eisenstein. Au congrès des écrivains, à Moscou,
en présence de Nizan, Aragon et sous la présidence
de Maxime Gorki, discours « L'art est une conquête ».
Novembre
: compte rendu du congrès de Moscou à la
Mutualité.
1935
Prises de position antifascistes sur les affaires d'Ethiopie et
d'Espagne.
Mai
: parution du Temps du mépris chez Gallimard.
Juin
: présidence du congrès national des écrivains
pour la défense de la culture, à la Mutualité.
Discours « L'OEuvre d'art ».
Novembre
: assises de l'Association internationale des écrivains
pour la défense de la culture.
1936
Mars
: rencontre Maxime Gorki en Crimée. Malraux se fait
traiter d'agent soviétique par Drieu La Rochelle.
Mai
: voyage à Madrid, au coeur du « printemps tragique ».
Réunion de l'Association internationale des écrivains
pour la défense de la culture, dans la capitale espagnole.
Juin
: à Londres, congrès international des écrivains
pour la défense de la culture. Discours « L'Héritage
culturel ». Dès le mois d'août, Malraux se livre
au commerce clandestin d'avions et prend le commandement de l'escadrille
républicaine España qui deviendra l'escadrille André Malraux
dans la guerre civile espagnole. Participation aux combats de Madrid,
Medellin, Tolède, Valence et Teruel. Deux blessures. Séparation
d'avec Clara.
1937
Février : dernière mission de l'escadrille de Malraux.
Intervention publique sur la guerre d'Espagne, à la Mutualité. « Sur
un fond rougeâtre, le pâle Malraux s'offre, hiératique,
aux ovations », écrit François Mauriac.
Mars-avril
: voyage aux Etats-Unis avec Josette Clotis. A Hollywood, naît l'idée de tourner un film sur la guerre d'Espagne.
Rencontre avec Marlène Dietrich, Maurice Chevalier, Yehudi
Menuhin, Hemingway, Einstein, Oppenheimer. Collecte de fonds pour
les républicains espagnols. Passage par le Canada.
Juillet
: rencontre avec Bernanos. Valence, ouverture du congrès
international des écrivains pour la défense de la
culture, qui se termine quinze jours plus tard à Paris.
Novembre
: fragments de L'Espoir dans Ce Soir. Ecrit en six mois, le livre
sort à la fin du même mois. « Pour
aimer L'Espoir, il faut être de gauche je ne dis pas communiste », écrit
Aragon sur ce « livre fondamental » dans la revue New
Republic. Dans le premier numéro de Verve, parution du premier
fragment de La Psychologie de l'art.
1938
Juillet
: préparation du film Sierra de Teruel et tournage à Barcelone,
Tarragone. Corniglion-Molinier et Max Aub sont coproducteurs. Rédaction
de l'article « Laclos » pour le Tableau de la littérature
française.
1939
Janvier : Barcelone aux mains des nationalistes.
Mai
: montage et sortie du film qui s'appelera Espoir après
la guerre. Participation à une conférence internationale
antifasciste à Paris, au cours de laquelle Malraux réaffirme
ses liens avec les communistes.
Septembre
: censure appliquée à Sierra de Teruel
par le gouvernement Daladier, en réaction au pacte germano-soviétique.
Ecriture de La Psychologie de l'art. Rédaction de Mayrena,
second volet des Puissances du désert, dont La Voie royale
constitue la première partie.« Quand on a écrit
ce que j'ai écrit et qu'il y a une guerre en France, on
la fait. » (Antimémoires). Refusé dans l'aviation,
Malraux s'engage dans les chars.
1940 « Esquisse d'une psychologie
du cinéma », dans Verve. Juin
: fait prisonnier et interné dans la nef de la cathédrale
de Sens. Rencontre avec Jean Grosjean, futur codirecteur de la
NRF.
Août : début de l'écriture
des Noyers de l'Altenburg.
Novembre
: évasion avec l'aide de son frère Roland.
Josette donne naissance à Pierre-Gauthier à Neuilly.
Ecriture de La Lutte avec l'ange, dont le premier volume est titré Les
Noyers de l'Altenburg.
1941
Malraux
refuse de s'engager dans la Résistance. Bourdet,
Stéphane, Sartre, Beauvoir échouent dans leurs entreprises
de persuasion. « Je marche, mais je marche seul. »
1942
Ecriture
de La Psychologie de l'art et d'une biographie de T. E. Lawrence
qui deviendra Le Démon de l'Absolu.
Juin
: achèvement des Noyers de l'Altenburg, publié l'année
suivante en Suisse, en édition de luxe et tirage restreint.
Ecriture du second volume de La Lutte avec l'ange et du Démon
de l'Absolu. Ces textes resteront inédits.
1943
Mars
: Josette donne naissance à un second fils, Vincent.
André Malraux est mis en relation avec le réseau
Buckmaster. Voyage à Paris et retrouvailles avec Drieu La
Rochelle.
1944
Mars
: Claude et Roland, les deux frères d'André,
sont arrêtés et exécutés. Malraux devient
le « colonel Berger » et s'applique à fédérer
la zone « R5 », Périgord-Corrèze-Lot.
Juillet
: blessé et arrêté par la Wehrmacht,
Malraux est transféré à la prison Saint-Michel
de Toulouse, et livré à la Gestapo. 9 Août
: neuf millions sont « versé[s] pour la libération
du colonel Berger » (Jean Lacouture, André Malraux).
3 septembre : rendez-vous d'Aubazine, et création de la
brigade Alsace-Lorraine avec Chamson et Jacquot, dont le « colonel
Berger » prend le commandement. Participation aux combats
de Dannemarie et à la défense de Strasbourg. 11 novembre
: mort accidentelle de Josette Clotis.
1945
Janvier
: participation au premier congrès du Mouvement
de libération nationale à Paris. Malraux s'oppose à la
fusion avec le Front national communiste. « Une nouvelle
résistance commence. » Malraux est attaqué par
Action.
Mars
: la brigade entre dans Stuttgart .Installation
chez Madeleine, veuve de son frère Roland, au 19 bis, avenue
Victor-Hugo, à Boulogne. Suicide de Drieu La Rochelle, dont
Malraux est l'exécuteur testamentaire.
Août : Malraux rencontre le général de Gaulle,
accepte de devenir conseiller technique à la culture, puis,
en novembre, ministre de l'information.
1946
Janvier
: divorce avec Clara. Fin du ministère de l'information.
Malraux critique les intellectuels de gauche, du « Café de
Flore » et des Temps modernes, revue à laquelle il
refuse sa collaboration. Etude d'un projet de Maisons de la culture.
4 novembre : « L'homme et la culture artistique »,
discours pro-européen prononcé à l'Unesco,
réuni en séance solennelle à la Sorbonne. « L'héritage
de l'Europe, c'est l'humanisme tragique. »
1947
Parution
des Romans dans la « Bibliothèque de la
Pléiade ». Malraux prend la direction du service de
presse et de propagande du RPF. « Le RPF, c'est le métro. » Il
est chargé de la publication d'un bulletin hebdomadaire,
L'Etincelle, et de la mise en scène des apparitions publiques
du général de Gaulle.
Juillet
: discours prononcé au premier meeting du RPF,
au Vélodrome d'hiver. A Genève, chez Skira, publication
du premier volume de La Psychologie de l'art, Le Musée imaginaire.
1948
Février : L'Etincelle est un échec et fait place
au Rassemblement, dirigé par Albert Ollivier, Pascal Pia
et Jean Chauveau.
Mars : mariage avec Madeleine. Salle Pleyel, Malraux lance un
appel aux intellectuels de gauche.
1949
Février : avec Claude Mauriac, fondation de la revue Liberté de
l'esprit qui publie Le Démon de l'Absolu. Discours aux assises
nationales du RPF, à Lille.
1950
Malraux
crée chez Gallimard la collection « La Galerie
de la Pléiade », où il publie un essai sur
Goya, Saturne, et Tout l'oeuvre peint de Léonard de Vinci.
Crise de parathyphoïde pendant l'été.
1951
Discours
pour le RPF, en juin au Vélodrome d'hiver et en
novembre à Nancy. 1952 31 mai : conférence Salle
Gaveau, « Sur la liberté de la culture »
1953
Malraux
préface Chimères ou réalités,
travaille à la suite du Musée imaginaire. Gaëtan
Picon prépare un Malraux par lui-même.
1954
Janvier
: discours prononcé au Congrès international
d'histoire de l'art et de muséologie organisé pour
l'ouverture des nouvelles galeries du Metropolitan Museum. Préface
au Pays d'origine d'Eddy Du Perron, et au Saint-Just ou la Force
des choses d'Albert Ollivier, chez Gallimard. « La Galerie » de
la Pléïade publie les deux derniers volumes du Musée
imaginaire : Des bas-reliefs aux grottes sacrées et Le Monde
chrétien.
1955
Avec
Georges Salles, Malraux prépare une nouvelle collection
de livres sur l'art, « L'univers des formes ». Du musée
et Le Portrait aux éditions Estienne. Plusieurs préfaces,
pour Le Sang noir de Louis Guilloux, Israël de Lazare et Isis
Biderman, et Temps et Destin de Jeanne Delhomme. Ecriture de La
Métamorphose des dieux, suite des Voix du silence, dont
le premier tome paraîtra deux ans plus tard.
1956
Discours de Stockholm pour le 350e anniversaire de la naissance
de Rembrandt. Voyage en Italie.
1957
Parution
du premier tome de La Métamorphose des dieux.
1958 17 avril : avec Mauriac, Sartre et Martin du Gard, Malraux
signe une « Adresse solennelle » au président
René Coty. En réponse à la censure exercée
contre le livre d'Henri Alleg, La Question, ce texte, publiée
dans L'Express, L'Humanité, et Le Monde, dénonce
la torture en Algérie. 1er juin : ministre délégué à la
présidence du conseil, chargé de l'information, de
l'expansion et du rayonnement de la culture française. Trois
discours majeurs en juillet, août, et septembre. Malraux
appuie le général de Gaulle en vue du référendum
du 28 septembre.
1959
Janvier
: nommé ministre d'Etat chargé des affaires
culturelles, Malraux résume son projet ainsi : « Autant
qu'à l'école les masses ont droit au théâtre,
au musée. Il faut faire pour la culture ce que Jules Ferry
faisait pour l'instruction. » « A ma droite, j'ai et
j'aurai toujours Malraux », écrit Charles de Gaulle
dans ses Mémoires d'espoir.
Octobre
: inauguration du Théâtre de France confié au
couple Renaud-Barrault.
1960
Procès Jeanson. Inauguration de la Maison franco-japonaise
de Tokyo. Rédaction des préfaces d'une exposition « Trésors
de l'Inde » et du premier volume de L'Univers des formes,
Sumer d'André Parrot. Voyage en Amérique latine.
23 juin. Graham Greene publie une Lettre ouverte à André Malraux
dans Le Monde, traitant de la question algérienne Greene
rappelle au ministre qu'il fut l'auteur de La Condition humaine.
Septembre
: « Le Manifeste des 121 », qui est notamment
signé par Florence Malraux, s'adresse à tout le gouvernement.
1961 23 mai : mort accidentelle de ses deux fils. « Il faut
soixante ans pour faire un homme, et après il n'est bon
qu'à mourir. »
Novembre.
Saint-Michel et le dragon, livre d'un combattant parachutiste
paru aux éditions de Minuit, est saisi. L'éditeur
Jérôme Lindon adresse une lettre ouverte à Malraux
: « le défenseur attitré de la culture ».
1962
Février : attentat à la bombe contre la maison de
Boulogne. Installation à Versailles. Voyage aux Etats-Unis.
Rencontre avec Kennedy. Meeting du palais de Chaillot, Malraux
lance l'Association pour la Ve République.
Août : « Loi Malraux » sur la création
de quartiers sauvegardés. Commande à Chagall d'un
nouveau plafond pour l'Opéra Garnier.
1963
Discours
pour l'exposition de La Joconde à la
National Gallery de Washington.
1964
Avril.
Inauguration de la maison de la culture de Bourges. « La
culture, c'est l'ensemble des formes qui ont été plus
fortes que la mort. »
Décembre : discours pour le transfert des cendres de Jean
Moulin au Panthéon.
1965
Voyage à Pékin. Rencontres avec Zhou Enlai et Mao.
Rédaction des premiers fragments des Antimémoires.
1966
Participation,
en compagnie de Léopold Sédar Senghor,
au premier Festival mondial des arts nègres, à Dakar.
Malraux
organise une rétrospective Picasso aux Grand et
Petit Palais. 27 octobre : discours à la chambre des députés,
en faveur des maisons de la culture. « Pour le prix de 25
kilomètres d'autoroute, la France peut, dans les dix années
qui viennent, redevenir, grâce aux maisons de la culture,
le premier pays culturel du monde. » Défense des Paravents,
de Jean Genet, devant les députés. Séparation
avec Madeleine.
1967
Opposition à de Gaulle sur sa politique israélienne.
Sortie des Antimémoires.
1968
Février
: inauguration de la maison de la culture de Grenoble. Voyage
en URSS.
Août : le couple Renaud-Barrault chassé du « théâtre
de France » par décision ministérielle pour
ses prises de position face aux événements politiques.
1969 23 avril : discours du Palais des sports. « Il n'y a
pas d'après-gaullisme contre le général de
Gaulle... » Installation au château de Verrières-le-Buisson,
chez Louise de Vilmorin. Avec Mauriac et Sartre, Malraux s'associe à une
pétition en faveur de Régis Debray, détenu
en Bolivie. Mort de Louise de Vilmorin.
1970
Novembre
: obsèques du général de Gaulle.
Malraux travaille encore à l'achèvement de La Métamorphose
des Dieux et des Antimémoires. Rédaction des Chênes
qu'on abat.
1971
Prises
de position pour l'indépendance du Bengale. Publication
de La Mort qui n'est pas loin, article autobiographique, dans la
NRF, et des Chênes qu'on abat, chez Gallimard. Croisière
en Islande. Entretien télévisé par Françoise
Verny et Claude Santelli. 17 décembre : publication, dans
Le Figaro, d'une lettre d'André Malraux au président
Nixon, sur la question vietnamienne.
1973
Rédaction de nouveaux fragments d'Antimémoires. « Mais
tout cela est du roman... »
Avril
: voyage au Bangladesh, au Népal et
en Inde.
Juillet
: la fondation Maeght lui consacre une grande rétrospective.
1974
Mars
: La Tête d'obsidienne, chez Gallimard. Soutien à Jacques
Chaban-Delmas pour les présidentielles. Parutions de L'Irréel
et de Lazare, chez Gallimard.
1975
Inauguration
du centre culturel André-Malraux, à Verrières-le-Buisson.
Discours de Chartres pour le trentième anniversaire de la
libération des camps de concentration.
1976
Ecriture
de L'Homme précaire et la littérature.
Juin
: publication de L'Intemporel, tome II de La Métamorphose
des Dieux, chez Gallimard.
Octobre
: les Antimémoires sortent en « Pléïade » sous
le titre du Miroir des limbes. 23 novembre : victime d'une embolie
pulmonaire, André Malraux meurt à l'hôpital
Henri-Mondor de Créteil. Il sera inhumé à Verrières-le-Buisson.
27 novembre : hommage lui est rendu dans la cour Carrée
du Louvre.
1996
23 novembre : transfert des cendres d'André Malraux
au Panthéon.
RENAUD ALEXANDRE
Liens
brisés
LittératureS & CompagnieS
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