L'ombre
de Vichy sur la littérature Les pages antisémites
de quelques-uns de nos grands écrivains ont été longtemps
oubliées. Que nous apprennent-elles aujourd'hui ? Jeffrey
Mehlman, universitaire américain, étudie les traces
de ce passé imparfait et ses répercussions actuelles.
Le rôle joué par Vichy dans notre Histoire et les
rapports complexes qui nous unissent à cette mémoire
qui n'en finit pas de passer constituent l'un des enjeux des recherches
que Jeffrey Mehlman poursuit depuis vingt ans au carrefour de l'Histoire,
de la psychanalyse et de la théorie littéraire. Né à New-York
en 1944, il est, depuis 1981, professeur de littérature
française à Boston University (Massachusetts). Spécialiste
reconnu des mouvements littéraires et idéologiques
qui ont marqué notre pays au XXe siècle, Jeffrey
Mehlman a beaucoup contribué à faire connaître
aux Etats-Unis les travaux de Jacques Lacan, Jean Laplanche, Maurice
Blanchot, Jacques Derrida. L'un de ses précédents
ouvrages, Legs de l'antisémitisme en France, a été traduit
chez Denoël en 1984. Il y est question des traces laissées
chez certains de nos écrivains par une idéologie
antisémite qui, de l'affaire Dreyfus jusqu'à la deuxième
guerre mondiale, s'est exprimée fort librement. Son sixième
livre, Iphigénie 38 _ un titre qu'éclaire l'entretien
qu'il a accordé au " Monde des livres " _,paraîtra
en 1995 (Cambridge University Press).
" Après le Chagrin et la pitié, c'est surtout
Vichy et les juifs (1981), l'ouvrage fondamental de deux historiens
américains, Marrus et Paxton, qui semble avoir ouvert les
yeux des Français sur ce qui s'était réellement
passé durant cette période noire. Depuis, les " révélations " n'ont
pas cessé de se multiplier. Pourquoi si tard ? Et, surtout,
pourquoi maintenant ? _ A parcourir les couvertures des hebdomadaires
français de ces dernières années, je suis
moins frappé par la fréquence des révélations
_ comme vous dites _ que par le ton de choc qui, de manière
répétitive, informe la réception de ces nouvelles.
Que signifie cette " traumatophilie ", cette recherche
active du choc ? Mon hypothèse, inspirée par la lecture
de certaines pages de George Steiner, est la suivante : pour certains,
semble-t-il, si l'on n'a pas été là, d'un
côté ou de l'autre, pendant l'événement
central du siècle, le génocide des juifs, on ne peut
tout simplement pas " faire le poids " dans quelque débat
politico-culturel que ce soit. Or, à mesure que la France,
surtout depuis la réunification allemande, joue un rôle
de moins en moins décisif dans l'équilibre international,
sa réaction semble étrangement " traumatophile ".
Le nouveau cogito français pourrait être : nous étions
là, donc nous existons. _ Spécialiste de littérature,
comment en êtes-vous venu à réfléchir à ces
problèmes ? _ Pendant des années, j'ai pratiqué un
style de lecture consistant à déplacer vers le centre
de divers textes certains de leurs détails ou fragments
apparemment marginaux. Avec un peu de tact _ et de chance _, le
résultat de l'interprétation pouvait être éclairant.
Si l'on devait d'ailleurs retracer la généalogie
de ce type de lecture, il faudrait souligner les apports de Jacques
Derrida, derrière lequel se profile l'ombre auguste de Maurice
Blanchot. Or, en 1977, j'ai découvert un fragment disparu
de l'oeuvre de Blanchot, particulièrement étrange
: les articles, d'une violence froide, par moment ouvertement antisémite,
qu'il a donnés dans les années 30 à la revue
d'extrême droite Combat. L'historien Zeev Sternhell, qui
ne s'intéressait nullement aux aspects littéraires
de l'oeuvre de Blanchot, a pu dire que ces articles incarnaient
l'idéologie fasciste à l'état pur. Mon pari
a donc été de déplacer ce fragment tronqué de
la bibliographie de Blanchot au beau milieu (décentré !)
de son oeuvre littéraire. Et, une fois de plus, les résultats
ont été _ faut-il dire : hélas ? _ enrichissants.
_ Pourriez-vous donner un exemple d'un tel "enrichissement " ?
_ Prenons l'Arrêt de mort, un récit de Blanchot datant
de 1948. Michel Foucault y a vu une reprise du mythe d'Orphée
(1). Et il y a de quoi. Schématiquement, dans la première
partie, le narrateur assiste à l'agonie d'une jeune amie,
J., à qui son médecin n'accorde que quelques semaines
de vie ; dans la seconde partie, le narrateur est bouleversé,
des années après, par le pressentiment que Nathalie,
objet d'une nouvelle liaison, est peut-être J. revenue de
chez les morts. " Eurydice, donc, dit Foucault. Mais ici les
choses se compliquent. On apprend, en passant, que J. a une soeur
nommée Louise et une mère qu'on traite par dérision
de " reine mère ". Or Louise et la reine mère
paraissent dans le Très-Haut, roman publié par Blanchot
la même année. Mais le Très-Haut est une reprise
du mythe d'Oreste, où Louise joue le rôle d'Electre.
J., soeur de Louise, serait-elle donc Iphigénie, condamnée à mort
? Second élément : la mort de J. s'annonce en octobre
1938, au moment le plus sombre des accords de Munich _ l'armée
française mobilisée sans possibilité d'agir
pour la défense de la " gueuse ", comme on nommait
la République dans les milieux d'extrême droite. Et
voilà la confirmation de l'assimilation J. = Iphigénie. " Mais
pourquoi traiter les événements de 1938 en termes
d'Iphigénie ? Si Blanchot a été " fasciste " à cette époque,
comme le dit Sternhell, c'était assurément par nationalisme
français. Mais jouer à fond la carte fasciste en
octobre 1938, c'était pactiser d'avance avec l'ennemi national
_ ce qui a été le cas du Gilles de Drieu la Rochelle,
qui, lui, abandonne la cause française pour la nouvelle
Europe. Blanchot, à cet égard, est l'anti-Drieu parfait.
Il sacrifie Iphigénie (ou l'investissement fasciste) pour
pouvoir entamer ce qu'il a quand même dû voir comme
une très mauvaise guerre. Voilà à peu près
ma lecture du récit de Blanchot, qu'on pourrait tout aussi
bien appeler Iphigénie 38, ou La guerre de Troie aura lieu.
_ Ces titres évoquent Giraudoux. Jouerait-il, lui aussi,
un rôle dans vos analyses ? _ Tout le monde connaît
la page de De pleins pouvoirs (1939) dénonçant la
menace ashkénaze qui pèse sur la France, mais on
a peu commenté le fait que les deux premières pièces
de Giraudoux marivaudent plaisamment (vers 1930 !) sur l'intérêt
d'un génocide des juifs. Car, avant le cas connu de Holopherne
dans Judith, il y a, dans Siegfried, le personnage de Zelten qui,
dans le seul acte de sa révolution avortée, refuse
d'épargner le dernier représentant de la culture
yiddish de la " ville d'Ys " (cela dans une scène
coupée de la pièce, mais publiée à part
par Giraudoux en 1928). Deux génocides juifs sur deux pièces, ça
laisse plutôt rêveur... " Et puis, à l'autre
bout de son oeuvre, il y a le cas paradoxal de la Folle de Chaillot,
qui a été reçue comme le chef-d'oeuvre de
la Libération, peu après la mort de Giraudoux. Or
c'est une pièce écrite en pleine guerre, qui spécule
(par la bouche du personnage joué par Jouvet) sur les effets
néfastes de l'occupation de Paris par une race étrangère
de spéculateurs _ ce qui est, à mon avis, friser
la propagande hitlérienne. _ Vous vous êtes intéressé aussi à Paul
Morand, ami et élève de Giraudoux. _ J'ai surtout
analysé le Flagellant de Séville, beau roman de 1951,
qui est un peu une reprise de la Chartreuse de Parme (comme si
le message de Morand était : " Nous avons perdu la
guerre, mais nous emportons le roman français _ armes et
bagages _ avec nous "). C'est l'histoire du désastre
d'un jeune Espagnol collaborant à l'occupation napoléonienne,
non par opportunisme mais par amour de la France. L'astuce était
de faire coïncider, en 1951, le discours de la collaboration
avec le discours francophile, et cela en déplaçant
le drame de la frontière est de la France à sa frontière
sud. L'efficacité d'un tel " chiasme " dépend évidemment
de la disparition de toute allusion à la question juive. " Or
il se trouve qu'avant la guerre Morand avait opéré le
même déplacement dans une sotie, France-la-doulce,
d'allure ouvertement antisémite. On y voit un escroc judéo-allemand,
tout frais débarqué de Berlin, qui, de fraude en
fraude, devient réalisateur d'un film, tourné dans
les Pyrénées, sur la Chanson de Roland. Au milieu
du désastre financier, il s'évade aux Etats-Unis
avec le seul fragment achevé du film et revient peu après,
richissime, pour acheter le syndicat cinématographique qui,
soupçonnant la fraude, avait voulu l'évincer. Or
le point capital est que la sotie antisémite opère
le même chassé-croisé vers la frontière
espagnole que le roman d'après-guerre qui prétend
tourner le dos à la question juive. Lire France-la-doulce
au coeur du Flagellant de Séville, c'est donc donner sa
véritable profondeur au roman napoléonien, tout en
le marquant de la tare éthique à laquelle il prétend échapper.
Une vraie " fleur du mal "... _ L'Amérique aussi
a eu ses " affaires ". Celle, en particulier, de Paul
de Man, que vous avez connu à Yale, où il enseignait.
_ Universitaire d'origine belge, Paul de Man était un théoricien
de la littérature très apprécié de
l'avant-garde américaine. Grand deuil à sa mort (1983),
puis choc, quatre ans plus tard, lorsqu'on découvre qu'il
a donné, pendant la guerre, de nombreux articles à un
journal collaborationniste de Bruxelles, le Soir. Ces articles
sont, en fait, plus anti-Français qu'anti-juifs. Mais il
y en a un, quand même, dans lequel il est dit que seuls les
antisémites " vulgaires " croient que la littérature
moderne a été enjuivée puisqu'il suffit de
regarder le cas de la France pour voir que les écrivains
juifs sont tous des médiocrités oubliables. Conclusion
: que l'on déporte ou non les juifs d'Europe, à Madagascar
ou ailleurs, la littérature, elle, n'a pas à s'en
plaindre. " L'enjeu consiste donc à maintenir l'autonomie
de la littérature par rapport à un monde perçu,
lui, comme profondément enjuivé. Curieusement, s'il
y a un grand auteur capable de partager le fantasme de de Man,
sur une certaine pureté du français qu'il s'agirait
de protéger contre toute contamination juive, c'est Proust
: Proust qui, tout en se disant le premier des dreyfusards, s'inflige
le devoir de s'abonner à l'Action française par amour
du style de Léon Daudet et qui métaphorise " invertis " et
juifs sous la figure de " races maudites ". Or Proust
est précisément l'auteur que de Man, dans sa liste
d'auteurs juifs oubliables, ne peut pas mentionner, puisque l'envergure
de celui-ci suffirait à invalider son argument. Et, de fait,
de Man ne mentionne pas Proust. Situation cocasse : Proust, le
meilleur soutien d'un argument que sa simple existence suffit à démolir...
_ Paul de Man a également été l'un des introducteurs
de la pensée de Jacques Derrida aux Etats-Unis. Une pensée
que les Américains résument volontiers par un mot
: " déconstruction ". _ Je dois moi-même énormément à Derrida,
dont j'ai été l'un des premiers traducteurs en anglais.
J'ai le souvenir de lui avoir apporté, en 1977, des copies
des textes de Blanchot écrits pour Combat, et du choc qu'on
a tous les deux partagé. Quelle a été ma surprise
de voir, en 1986, qu'il publiait un livre sur Blanchot Parages
sans mentionner ces articles maudits des années 30 ! C'est
alors que j'ai écrit une étude, " L'écriture
et la déférence : politique de l'adulation littéraire ",
dans laquelle je traite de cette carence à propos de Blanchot
comme exemple d'une sensible diminution d'audace dans la " déconstruction " maintenant
triomphante. " La " déconstruction " est à situer également
par rapport aux spéculations de Jean Paulhan, " mystique " du
langage à la fin de sa vie. Cet homme dont les titres de
résistant sont impeccables a déclaré, à la
fin de la guerre, qu'il n'y avait aucune raison éthique
de condamner un intellectuel qui aurait collaboré avec les
nazis. Pourquoi ? Parce que le paradoxe de la seconde guerre mondiale,
selon Paulhan, c'est que la résistance nationale à l'Occupation
a été en grande partie menée par des gens
qui ont passé l'avant-guerre à dénigrer les
valeurs nationales au nom d'une collaboration éventuelle...
avec Moscou. Les collaborateurs, pour leur part, avaient depuis
longtemps envisagé la nécessité d'une résistance
armée contre les Russes. J'ai tâché de montrer
que ce chiasme entre Résistance et collaboration informait également
certaines vues de Paulhan sur le " bal masqué " du
langage. " L'aboutissement ? Un appel à l'amnistie,
vis-à-vis duquel il se sentait d'ailleurs inadéquat
: " Ah, je voudrais être juif pour dire _ avec plus
d'autorité que je n'en puis avoir _ que j'ai pardonné à la
France, une fois pour toutes, son impuissance à me défendre
(2) ". Que le chiasme ou le chassé-croisé persiste,
mais que la pénible croix qui le sous-tend soit oubliée. " En
mentionnant Derrida à propos de ce type d'attitude, j'ai
provoqué un véritable tollé chez les universitaires " déconstructionnistes ".
Or tout cela, y compris mon pressentiment que, tôt ou tard,
Derrida aurait à affronter la question des rapports problématiques
entre collaboration et Résistance pendant la guerre, a précédé d'un
an les révélations sur Paul de Man _ ami proche de
Derrida, qui lui a d'ailleurs consacré un livre publié en
France en 1988 (3). " Par la suite, j'ai observé, non
sans surprise, ce qui me semble être la carence argumentative
de Derrida face aux cas de de Man et de Heidegger. Dire, à propos
de de Man, que la mention d'un antisémitisme " vulgaire " signifiait
que, pour lui, tout antisémitisme était vulgaire,
c'est se leurrer sur un des lieux communs de l'époque. Et
prétendre, comme le fait encore Derrida, qu'entre Heidegger,
qui en tant que nazi, était humaniste, et les humanistes
Valéry et Husserl, qui en tant qu'humanistes étaient
racistes et eurocentriques, il y a peu à choisir, c'est
ressortir la structure du chassé-croisé de Paulhan.
_ Cette querelle sur la généalogie spéculative
Paulhan-Derrida prolonge le débat que vous avez ouvert en
publiant, dans Tel Quel, un article sur Blanchot à la revue
Combat (été 1982) et qui a fait quelque bruit. _
En effet, à la sortie de cet article (dans une traduction
d'ailleurs très fautive), j'ai été vivement
attaqué par un journal littéraire français,
la rengaine étant que seul un Américain peut s'abaisser à prétendre
que Blanchot ait commis un article antisémite. J'ai répondu
par une lettre qui reproduisait deux passages particulièrement
pénibles de cette prose. Je n'oublierai jamais le sans-gêne
avec lequel le directeur du journal en question m'a annoncé au
téléphone qu'il n'était pas question de reproduire
les passages en question de Blanchot, " ami de la maison "... " Plus
récemment, en 1993, lors d'un colloque organisé par
l'Université de Londres, il s'est passé ceci, qui
mérite d'être conté. J'ai présenté une
communication sur un article de Blanchot, publié le 10 mars
1942, en première page du Journal des débats (pétainiste),
et intitulé " La politique de Sainte-Beuve ".
Cet article était un compte rendu d'un livre du même
titre de Maxime Leroy qui, en 1941, affirmait que Sainte-Beuve,
premier romantique à se rallier au coup d'Etat de Louis
Napoléon Bonaparte, était " notre " vrai
contemporain, puisqu'il était " césarien par
socialisme ". Pourquoi un tel article de Blanchot, en première
page, à une telle date ? " Mon hypothèse, fondée
sur la correspondance de Paulhan, est que Blanchot _ qui travaillait à cette époque à la
NRF de Drieu, probablement placé là par Paulhan,
qui envisageait de reprendre en main la revue une fois que le retrait
de Drieu aurait été négocié _ était
un peu le délégué littéraire de la
Résistance auprès de la collaboration. L'article était
donc un test de la part des pétainistes : dites-nous, Maurice
Blanchot, dans un code que les Allemands eux-mêmes ne comprendront
pas, où vous en êtes par rapport à la collaboration.
Or, à son immense crédit _ il y va de l'honneur politique
de Blanchot _, il n'est pas tombé dans le piège.
Il a écrit un article parfaitement à côté de
la question _ et du véritable sujet du livre. Two cheers
_ comme disent les Anglais _ pour Maurice Blanchot (4) ! " Coup
de théâtre : la veille de ma communication, un autre
participant au colloque, l'écrivain Roger Laporte, informe
le public du fait qu'il a demandé à Blanchot quelle
signification a pour lui cette date du 10 mars 1942. Cinquante
et un ans après le fait, Blanchot répond : aucune.
Laporte envoie alors à Blanchot une photocopie de l'article
sur Sainte-Beuve. Blanchot la lit avec horreur et répond à Laporte
par une très belle lettre d'autocritique _ un peu la lettre
que beaucoup auraient voulu que de Man écrive avant de mourir.
Laporte la lit à la salle après ma communication.
Je crois devoir mentionner cette lettre, car elle est en rapport
avec les débats qui convulsent actuellement la France. _
Soyons francs : il n'est jamais facile ni agréable, même
si l'on a mille fois raisons, de jouer le rôle de celui qui
rappelle aux autres leur passé imparfait. Alors, faut-il
se taire ? Et, si l'on choisit de parler, faut-il tout dire ? _
Au lieu de sombrer dans des banalités moralisantes, permettez-moi
de répondre, une dernière fois, par une très
belle parabole empruntée, de nouveau, à l'histoire
littéraire. Le dernier roman d'Emile Ajar, pseudonyme de
Romain Gary, se termine par un mariage entre un juif français
octogénaire, Salomon, et une femme qu'il avait aimée
avant la guerre, une sous-Piaf caricaturalement française,
nommée Cora Lamenaire. Dès le début de l'Occupation,
pendant laquelle Salomon avait choisi de se cacher à Paris,
Cora avait abandonné son amant pour un jeune Français
avançant dans la bureaucratie des Affaires juives. Presque
quarante ans après cet épisode, donc, Salomon et
Cora finissent par se marier, leur contrat de mariage stipulant
uniquement que les événements de la guerre ne devront
jamais être abordés entre eux. " Or, à lire
l'ensemble des romans signés Ajar _ une oeuvre parmi les
plus étonnantes du demi-siècle _, on voit que ce
mariage, qui est aussi une amnistie, constitue l'aboutissement
de toute l'expérience Ajar. Ne plus en parler semble donc
le dernier mot de sa sagesse. " Est-ce une solution ? Gary-Ajar
s'est suicidé peu de temps après... "
Christian DELACAMPAGNE
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