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Christian DELACAMPAGNE

L'ombre de Vichy sur la littérature

le Monde du 23 Septembre 1994

 

L'ombre de Vichy sur la littérature Les pages antisémites de quelques-uns de nos grands écrivains ont été longtemps oubliées. Que nous apprennent-elles aujourd'hui ? Jeffrey Mehlman, universitaire américain, étudie les traces de ce passé imparfait et ses répercussions actuelles.

Le rôle joué par Vichy dans notre Histoire et les rapports complexes qui nous unissent à cette mémoire qui n'en finit pas de passer constituent l'un des enjeux des recherches que Jeffrey Mehlman poursuit depuis vingt ans au carrefour de l'Histoire, de la psychanalyse et de la théorie littéraire. Né à New-York en 1944, il est, depuis 1981, professeur de littérature française à Boston University (Massachusetts). Spécialiste reconnu des mouvements littéraires et idéologiques qui ont marqué notre pays au XXe siècle, Jeffrey Mehlman a beaucoup contribué à faire connaître aux Etats-Unis les travaux de Jacques Lacan, Jean Laplanche, Maurice Blanchot, Jacques Derrida. L'un de ses précédents ouvrages, Legs de l'antisémitisme en France, a été traduit chez Denoël en 1984. Il y est question des traces laissées chez certains de nos écrivains par une idéologie antisémite qui, de l'affaire Dreyfus jusqu'à la deuxième guerre mondiale, s'est exprimée fort librement. Son sixième livre, Iphigénie 38 _ un titre qu'éclaire l'entretien qu'il a accordé au " Monde des livres " _,paraîtra en 1995 (Cambridge University Press).

" Après le Chagrin et la pitié, c'est surtout Vichy et les juifs (1981), l'ouvrage fondamental de deux historiens américains, Marrus et Paxton, qui semble avoir ouvert les yeux des Français sur ce qui s'était réellement passé durant cette période noire. Depuis, les " révélations " n'ont pas cessé de se multiplier. Pourquoi si tard ? Et, surtout, pourquoi maintenant ? _ A parcourir les couvertures des hebdomadaires français de ces dernières années, je suis moins frappé par la fréquence des révélations _ comme vous dites _ que par le ton de choc qui, de manière répétitive, informe la réception de ces nouvelles. Que signifie cette " traumatophilie ", cette recherche active du choc ? Mon hypothèse, inspirée par la lecture de certaines pages de George Steiner, est la suivante : pour certains, semble-t-il, si l'on n'a pas été là, d'un côté ou de l'autre, pendant l'événement central du siècle, le génocide des juifs, on ne peut tout simplement pas " faire le poids " dans quelque débat politico-culturel que ce soit. Or, à mesure que la France, surtout depuis la réunification allemande, joue un rôle de moins en moins décisif dans l'équilibre international, sa réaction semble étrangement " traumatophile ". Le nouveau cogito français pourrait être : nous étions là, donc nous existons. _ Spécialiste de littérature, comment en êtes-vous venu à réfléchir à ces problèmes ? _ Pendant des années, j'ai pratiqué un style de lecture consistant à déplacer vers le centre de divers textes certains de leurs détails ou fragments apparemment marginaux. Avec un peu de tact _ et de chance _, le résultat de l'interprétation pouvait être éclairant. Si l'on devait d'ailleurs retracer la généalogie de ce type de lecture, il faudrait souligner les apports de Jacques Derrida, derrière lequel se profile l'ombre auguste de Maurice Blanchot. Or, en 1977, j'ai découvert un fragment disparu de l'oeuvre de Blanchot, particulièrement étrange : les articles, d'une violence froide, par moment ouvertement antisémite, qu'il a donnés dans les années 30 à la revue d'extrême droite Combat. L'historien Zeev Sternhell, qui ne s'intéressait nullement aux aspects littéraires de l'oeuvre de Blanchot, a pu dire que ces articles incarnaient l'idéologie fasciste à l'état pur. Mon pari a donc été de déplacer ce fragment tronqué de la bibliographie de Blanchot au beau milieu (décentré !) de son oeuvre littéraire. Et, une fois de plus, les résultats ont été _ faut-il dire : hélas ? _ enrichissants. _ Pourriez-vous donner un exemple d'un tel "enrichissement " ? _ Prenons l'Arrêt de mort, un récit de Blanchot datant de 1948. Michel Foucault y a vu une reprise du mythe d'Orphée (1). Et il y a de quoi. Schématiquement, dans la première partie, le narrateur assiste à l'agonie d'une jeune amie, J., à qui son médecin n'accorde que quelques semaines de vie ; dans la seconde partie, le narrateur est bouleversé, des années après, par le pressentiment que Nathalie, objet d'une nouvelle liaison, est peut-être J. revenue de chez les morts. " Eurydice, donc, dit Foucault. Mais ici les choses se compliquent. On apprend, en passant, que J. a une soeur nommée Louise et une mère qu'on traite par dérision de " reine mère ". Or Louise et la reine mère paraissent dans le Très-Haut, roman publié par Blanchot la même année. Mais le Très-Haut est une reprise du mythe d'Oreste, où Louise joue le rôle d'Electre. J., soeur de Louise, serait-elle donc Iphigénie, condamnée à mort ? Second élément : la mort de J. s'annonce en octobre 1938, au moment le plus sombre des accords de Munich _ l'armée française mobilisée sans possibilité d'agir pour la défense de la " gueuse ", comme on nommait la République dans les milieux d'extrême droite. Et voilà la confirmation de l'assimilation J. = Iphigénie. " Mais pourquoi traiter les événements de 1938 en termes d'Iphigénie ? Si Blanchot a été " fasciste " à cette époque, comme le dit Sternhell, c'était assurément par nationalisme français. Mais jouer à fond la carte fasciste en octobre 1938, c'était pactiser d'avance avec l'ennemi national _ ce qui a été le cas du Gilles de Drieu la Rochelle, qui, lui, abandonne la cause française pour la nouvelle Europe. Blanchot, à cet égard, est l'anti-Drieu parfait. Il sacrifie Iphigénie (ou l'investissement fasciste) pour pouvoir entamer ce qu'il a quand même dû voir comme une très mauvaise guerre. Voilà à peu près ma lecture du récit de Blanchot, qu'on pourrait tout aussi bien appeler Iphigénie 38, ou La guerre de Troie aura lieu. _ Ces titres évoquent Giraudoux. Jouerait-il, lui aussi, un rôle dans vos analyses ? _ Tout le monde connaît la page de De pleins pouvoirs (1939) dénonçant la menace ashkénaze qui pèse sur la France, mais on a peu commenté le fait que les deux premières pièces de Giraudoux marivaudent plaisamment (vers 1930 !) sur l'intérêt d'un génocide des juifs. Car, avant le cas connu de Holopherne dans Judith, il y a, dans Siegfried, le personnage de Zelten qui, dans le seul acte de sa révolution avortée, refuse d'épargner le dernier représentant de la culture yiddish de la " ville d'Ys " (cela dans une scène coupée de la pièce, mais publiée à part par Giraudoux en 1928). Deux génocides juifs sur deux pièces, ça laisse plutôt rêveur... " Et puis, à l'autre bout de son oeuvre, il y a le cas paradoxal de la Folle de Chaillot, qui a été reçue comme le chef-d'oeuvre de la Libération, peu après la mort de Giraudoux. Or c'est une pièce écrite en pleine guerre, qui spécule (par la bouche du personnage joué par Jouvet) sur les effets néfastes de l'occupation de Paris par une race étrangère de spéculateurs _ ce qui est, à mon avis, friser la propagande hitlérienne. _ Vous vous êtes intéressé aussi à Paul Morand, ami et élève de Giraudoux. _ J'ai surtout analysé le Flagellant de Séville, beau roman de 1951, qui est un peu une reprise de la Chartreuse de Parme (comme si le message de Morand était : " Nous avons perdu la guerre, mais nous emportons le roman français _ armes et bagages _ avec nous "). C'est l'histoire du désastre d'un jeune Espagnol collaborant à l'occupation napoléonienne, non par opportunisme mais par amour de la France. L'astuce était de faire coïncider, en 1951, le discours de la collaboration avec le discours francophile, et cela en déplaçant le drame de la frontière est de la France à sa frontière sud. L'efficacité d'un tel " chiasme " dépend évidemment de la disparition de toute allusion à la question juive. " Or il se trouve qu'avant la guerre Morand avait opéré le même déplacement dans une sotie, France-la-doulce, d'allure ouvertement antisémite. On y voit un escroc judéo-allemand, tout frais débarqué de Berlin, qui, de fraude en fraude, devient réalisateur d'un film, tourné dans les Pyrénées, sur la Chanson de Roland. Au milieu du désastre financier, il s'évade aux Etats-Unis avec le seul fragment achevé du film et revient peu après, richissime, pour acheter le syndicat cinématographique qui, soupçonnant la fraude, avait voulu l'évincer. Or le point capital est que la sotie antisémite opère le même chassé-croisé vers la frontière espagnole que le roman d'après-guerre qui prétend tourner le dos à la question juive. Lire France-la-doulce au coeur du Flagellant de Séville, c'est donc donner sa véritable profondeur au roman napoléonien, tout en le marquant de la tare éthique à laquelle il prétend échapper. Une vraie " fleur du mal "... _ L'Amérique aussi a eu ses " affaires ". Celle, en particulier, de Paul de Man, que vous avez connu à Yale, où il enseignait. _ Universitaire d'origine belge, Paul de Man était un théoricien de la littérature très apprécié de l'avant-garde américaine. Grand deuil à sa mort (1983), puis choc, quatre ans plus tard, lorsqu'on découvre qu'il a donné, pendant la guerre, de nombreux articles à un journal collaborationniste de Bruxelles, le Soir. Ces articles sont, en fait, plus anti-Français qu'anti-juifs. Mais il y en a un, quand même, dans lequel il est dit que seuls les antisémites " vulgaires " croient que la littérature moderne a été enjuivée puisqu'il suffit de regarder le cas de la France pour voir que les écrivains juifs sont tous des médiocrités oubliables. Conclusion : que l'on déporte ou non les juifs d'Europe, à Madagascar ou ailleurs, la littérature, elle, n'a pas à s'en plaindre. " L'enjeu consiste donc à maintenir l'autonomie de la littérature par rapport à un monde perçu, lui, comme profondément enjuivé. Curieusement, s'il y a un grand auteur capable de partager le fantasme de de Man, sur une certaine pureté du français qu'il s'agirait de protéger contre toute contamination juive, c'est Proust : Proust qui, tout en se disant le premier des dreyfusards, s'inflige le devoir de s'abonner à l'Action française par amour du style de Léon Daudet et qui métaphorise " invertis " et juifs sous la figure de " races maudites ". Or Proust est précisément l'auteur que de Man, dans sa liste d'auteurs juifs oubliables, ne peut pas mentionner, puisque l'envergure de celui-ci suffirait à invalider son argument. Et, de fait, de Man ne mentionne pas Proust. Situation cocasse : Proust, le meilleur soutien d'un argument que sa simple existence suffit à démolir... _ Paul de Man a également été l'un des introducteurs de la pensée de Jacques Derrida aux Etats-Unis. Une pensée que les Américains résument volontiers par un mot : " déconstruction ". _ Je dois moi-même énormément à Derrida, dont j'ai été l'un des premiers traducteurs en anglais. J'ai le souvenir de lui avoir apporté, en 1977, des copies des textes de Blanchot écrits pour Combat, et du choc qu'on a tous les deux partagé. Quelle a été ma surprise de voir, en 1986, qu'il publiait un livre sur Blanchot Parages sans mentionner ces articles maudits des années 30 ! C'est alors que j'ai écrit une étude, " L'écriture et la déférence : politique de l'adulation littéraire ", dans laquelle je traite de cette carence à propos de Blanchot comme exemple d'une sensible diminution d'audace dans la " déconstruction " maintenant triomphante. " La " déconstruction " est à situer également par rapport aux spéculations de Jean Paulhan, " mystique " du langage à la fin de sa vie. Cet homme dont les titres de résistant sont impeccables a déclaré, à la fin de la guerre, qu'il n'y avait aucune raison éthique de condamner un intellectuel qui aurait collaboré avec les nazis. Pourquoi ? Parce que le paradoxe de la seconde guerre mondiale, selon Paulhan, c'est que la résistance nationale à l'Occupation a été en grande partie menée par des gens qui ont passé l'avant-guerre à dénigrer les valeurs nationales au nom d'une collaboration éventuelle... avec Moscou. Les collaborateurs, pour leur part, avaient depuis longtemps envisagé la nécessité d'une résistance armée contre les Russes. J'ai tâché de montrer que ce chiasme entre Résistance et collaboration informait également certaines vues de Paulhan sur le " bal masqué " du langage. " L'aboutissement ? Un appel à l'amnistie, vis-à-vis duquel il se sentait d'ailleurs inadéquat : " Ah, je voudrais être juif pour dire _ avec plus d'autorité que je n'en puis avoir _ que j'ai pardonné à la France, une fois pour toutes, son impuissance à me défendre (2) ". Que le chiasme ou le chassé-croisé persiste, mais que la pénible croix qui le sous-tend soit oubliée. " En mentionnant Derrida à propos de ce type d'attitude, j'ai provoqué un véritable tollé chez les universitaires " déconstructionnistes ". Or tout cela, y compris mon pressentiment que, tôt ou tard, Derrida aurait à affronter la question des rapports problématiques entre collaboration et Résistance pendant la guerre, a précédé d'un an les révélations sur Paul de Man _ ami proche de Derrida, qui lui a d'ailleurs consacré un livre publié en France en 1988 (3). " Par la suite, j'ai observé, non sans surprise, ce qui me semble être la carence argumentative de Derrida face aux cas de de Man et de Heidegger. Dire, à propos de de Man, que la mention d'un antisémitisme " vulgaire " signifiait que, pour lui, tout antisémitisme était vulgaire, c'est se leurrer sur un des lieux communs de l'époque. Et prétendre, comme le fait encore Derrida, qu'entre Heidegger, qui en tant que nazi, était humaniste, et les humanistes Valéry et Husserl, qui en tant qu'humanistes étaient racistes et eurocentriques, il y a peu à choisir, c'est ressortir la structure du chassé-croisé de Paulhan. _ Cette querelle sur la généalogie spéculative Paulhan-Derrida prolonge le débat que vous avez ouvert en publiant, dans Tel Quel, un article sur Blanchot à la revue Combat (été 1982) et qui a fait quelque bruit. _ En effet, à la sortie de cet article (dans une traduction d'ailleurs très fautive), j'ai été vivement attaqué par un journal littéraire français, la rengaine étant que seul un Américain peut s'abaisser à prétendre que Blanchot ait commis un article antisémite. J'ai répondu par une lettre qui reproduisait deux passages particulièrement pénibles de cette prose. Je n'oublierai jamais le sans-gêne avec lequel le directeur du journal en question m'a annoncé au téléphone qu'il n'était pas question de reproduire les passages en question de Blanchot, " ami de la maison "... " Plus récemment, en 1993, lors d'un colloque organisé par l'Université de Londres, il s'est passé ceci, qui mérite d'être conté. J'ai présenté une communication sur un article de Blanchot, publié le 10 mars 1942, en première page du Journal des débats (pétainiste), et intitulé " La politique de Sainte-Beuve ". Cet article était un compte rendu d'un livre du même titre de Maxime Leroy qui, en 1941, affirmait que Sainte-Beuve, premier romantique à se rallier au coup d'Etat de Louis Napoléon Bonaparte, était " notre " vrai contemporain, puisqu'il était " césarien par socialisme ". Pourquoi un tel article de Blanchot, en première page, à une telle date ? " Mon hypothèse, fondée sur la correspondance de Paulhan, est que Blanchot _ qui travaillait à cette époque à la NRF de Drieu, probablement placé là par Paulhan, qui envisageait de reprendre en main la revue une fois que le retrait de Drieu aurait été négocié _ était un peu le délégué littéraire de la Résistance auprès de la collaboration. L'article était donc un test de la part des pétainistes : dites-nous, Maurice Blanchot, dans un code que les Allemands eux-mêmes ne comprendront pas, où vous en êtes par rapport à la collaboration. Or, à son immense crédit _ il y va de l'honneur politique de Blanchot _, il n'est pas tombé dans le piège. Il a écrit un article parfaitement à côté de la question _ et du véritable sujet du livre. Two cheers _ comme disent les Anglais _ pour Maurice Blanchot (4) ! " Coup de théâtre : la veille de ma communication, un autre participant au colloque, l'écrivain Roger Laporte, informe le public du fait qu'il a demandé à Blanchot quelle signification a pour lui cette date du 10 mars 1942. Cinquante et un ans après le fait, Blanchot répond : aucune. Laporte envoie alors à Blanchot une photocopie de l'article sur Sainte-Beuve. Blanchot la lit avec horreur et répond à Laporte par une très belle lettre d'autocritique _ un peu la lettre que beaucoup auraient voulu que de Man écrive avant de mourir. Laporte la lit à la salle après ma communication. Je crois devoir mentionner cette lettre, car elle est en rapport avec les débats qui convulsent actuellement la France. _ Soyons francs : il n'est jamais facile ni agréable, même si l'on a mille fois raisons, de jouer le rôle de celui qui rappelle aux autres leur passé imparfait. Alors, faut-il se taire ? Et, si l'on choisit de parler, faut-il tout dire ? _ Au lieu de sombrer dans des banalités moralisantes, permettez-moi de répondre, une dernière fois, par une très belle parabole empruntée, de nouveau, à l'histoire littéraire. Le dernier roman d'Emile Ajar, pseudonyme de Romain Gary, se termine par un mariage entre un juif français octogénaire, Salomon, et une femme qu'il avait aimée avant la guerre, une sous-Piaf caricaturalement française, nommée Cora Lamenaire. Dès le début de l'Occupation, pendant laquelle Salomon avait choisi de se cacher à Paris, Cora avait abandonné son amant pour un jeune Français avançant dans la bureaucratie des Affaires juives. Presque quarante ans après cet épisode, donc, Salomon et Cora finissent par se marier, leur contrat de mariage stipulant uniquement que les événements de la guerre ne devront jamais être abordés entre eux. " Or, à lire l'ensemble des romans signés Ajar _ une oeuvre parmi les plus étonnantes du demi-siècle _, on voit que ce mariage, qui est aussi une amnistie, constitue l'aboutissement de toute l'expérience Ajar. Ne plus en parler semble donc le dernier mot de sa sagesse. " Est-ce une solution ? Gary-Ajar s'est suicidé peu de temps après... "

Christian DELACAMPAGNE


 

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