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Ismail  KADARE  
"J’étais écrivain avant même d’être contestataire", écrit Kadaré. Il ajoute : "C’est la littérature qui m’a conduit vers la liberté et non pas l’inverse, voilà qui n’a jamais fait doute à mes yeux. J’ai connu la littérature avant, bien avant de connaître la liberté. "  "Une dénonciation du système  totalitaire à travers une série de romans dans lesquels, en démontant les mécanismes et les buts de la dictature ottomane ( que l’Albanie a subie pendant plusieurs siècles), il met en accusation la dictature albanaise, le stalinisme et le maoïsme, d’autant plus clairement que toutes les dictatures se ressemblent : mise au pas de l’individu et de la pensée pour obtenir un homme nouveau, absence de liberté, appel à la délation, obéissance par la terreur, instauration d’un projet culturel en rupture totale avec le passé, omnipotence du Parti"  "L’affirmation d’une identité albanaise qui plonge ses racines dans des structures sociologiques et dans une culture millénaire. Légendes, mythes, évocation des grandes épopées deviennent les armes littéraires avec lesquelles Kadaré mène une deuxième attaque contre la dictature, et trace le portrait d’une Albanie farouche, fière d’une histoire marquée par une lutte incessante contre divers envahisseurs, forte d’un système de règles, le Kanun, grâce auquel l’homme revendique son identité face au destin, et qui lui ont permis de bâtir un mode de vie qui n’a que faire de modèles imposés."  
Textes d'Ismaïl  Kadare, de  Bertrand Westphal,  Daniel Rondeau, Fabien Tarpé, Marie-Françoise Allain,  Jean-François Colosimo et une interview de l'auteur. 
Un siècle d'écrivains, FR3 à partir de www.archive.org 

 

Franz KAFKA

Franz KAFKA, The Kafka project    /anglais/
Proposer en ligne l'intégralité des textes de Kafka, en allemand et dans leur version la plus fidèle. Certains d'entre eux sont disponibles en traduction anglaise, italienne et même russe. Le projet est en cours de réalisation, mais toutes les œuvres capitales (Le procès, Le château, La métamorphose) sont disponibles, de même que des textes moins connus, comme des extraits de la correspondance de l'écrivain et de son père. Les travaux critiques, destinés à éclairer la lecture ardue de Kafka, sont abondants. Ce site n'en reste pas moins une référence pour l'érudit, comme pour le passionné.

Franz Kafka, Extrait de La Métamorphose

Franz KAFKA, dossier de l'encyclopédie de l'Agora

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Leslie KAPLAN sur le site remue.net
(30-12-07)

Rudyard Kipling society /anglais /
Des informations très générales sur cet auteur. (26-07-06)

Pierre KLOSSOWSKI    
"Dans ses romans comme dans bon nombre d'essais, Pierre Klossowski est hanté par la transcription littéraire d'un monde principalement marqué par la vision, et son écriture est de ce fait en permanence menacée de son dépassement par le langage plastique : chez Pierre Klossowski, l'écriture et le dessin sont l'envers et l'endroit de l'image."  Repères biographiques d'après Alain Arnaud, un texte de présentation issu du Magazine Littéraire et une bibliographie achève ce trop bref dossier sur un écrivain aussi important. Un siècle d'écrivains, FR3 à partir de www.archive.org 

Bernard-Marie KOLTES

Bernard-Marie KOLTES    
Éléments biographiques établis par François Koltès. Textes de Anne-Françoise Benhamou, Michel Vinaver.  Entretiens ou extraits d'entretiens avec Gilles Costaz, Hervé Guibert, Jean-Pierre Han, Delphine Boudon, Alain Prique, Michel Genson. Bibliographie et Filmographie. Un siècle d'écrivains, FR3 à partir de www.archive.org  

Bernard-Marie KOLTES
sur le site Remue.net (16-10-05)

Bernard-Maris KOLTES,
remue.net 2 (16-12-07)


Textes et travaux sur Milan Kundera


Une biographie substantielle de Milan Kundera par Jan Culik de l'Université de Glasgow (15-12-03)

Narcisse et le roman de Kundera .
Un étonnant travail sur Kundera
par Donaldo Schüler (15-12-03)

Esprit de procès et procès de l’esprit : de l’esthétique du paradoxe chez Milan Kundera essayiste (essai) (15-12-03)

 

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La Lecture

"Et, sans doute, c'est cela la lecture : réécrire le texte de l'oeuvre à même le texte de notre vie." Roland Barthes, "La chronique", Nouvelle Observateur, 1979

 

ÉCRIRE
Écrire, c'est ébranler le sens du monde, y disposer une interrogation indirecte,  à laquelle l'écrivain, par un dernier suspens, s'abstient de répondre. La réponse, c'est chacun de nous qui la donne, y apportant son histoire, son langage, sa liberté ; mais comme histoire, langage et liberté changent infiniment, la réponse du monde à l'écrivain est infinie : on ne cesse jamais de répondre à ce qui a été écrit hors de toute réponse : affirmés, puis mis en rivalité, puis remplacés, les sens passent, la question demeure. Roland Barthes, Sur Racine, Seuil ed, 1963, p11

 

Il y a une division des langages, qu'aucune science simple de la communication ne peut prendre en charge; la société, avec ses structures socio-économiques et névrotiques intervient, qui construit le langage comme un espace de guerre.
Roland Barthes, Bruissement de la Langue, p127

 

SEUL

(...) l'écrivain est seul, abandonné des anciennes classes et des nouvelles. Sa chute est d'autant plus grave qu'il vit aujourd'hui dans une société où la solitude elle-même, en soi, est considérée comme une faute. Nous acceptons ( c'est là notre coup de maître) les particularismes, mais non les singularités ; les types, mais non les individus. Nous créons (ruse géniale) des chœurs de particuliers, dotés d'une voix revendicatrice, criarde et inoffensive. Mais l'isolé absolu ? Celui qui n'est ni breton, ni corse, ni femme, ni homosexuel, ni fou, ni arabe, etc. ? La littérature est sa voix, qui, par un renversement "paradisiaque", reprend superbement toutes les voix du monde, et les mêle dans une sorte de chant qui ne peut être entendu que si l'on se porte, pour l'écouter (comme dans ces dispositifs acoustiques d'une grande perversité), très haut au loin, en avant, par-delà les écoles, avant-gardes, les journaux et les conversations.
Roland Barthes, Sollers écrivain, p 8, Seuil ed, 1979

 

L'AUTRE LANGUE
L'autre langue  est celle que l'on parle d'un lieu politiquement et idéologiquement inhabitable : lieu de l'interstice, du bord, de l'écharpe, du boitement : lieu cavalier  puisqu'il traverse, chevauche, panoramise et offense.

Roland Barthes, Bruissement de la Langue, p200, in"L'Etrangère",1970

LA  BATHMOLOGIE
La bathmologie ce serait le champ des discours soumis à un jeu de degrés. Certains langages sont comme le champagne : ils développent une signification postérieure à leur première écoute, et c'est dans ce recul du sens que naît la littérature.
Roland Barthes, Bruissement de la Langue, p 285, "Lecture de Brillat-savarin"

 

LE PLURIEL DU TEXTE
Le Texte est pluriel. Cela ne veut pas dire seulement qu'il a plusieurs sens, mais qu'il accomplit le pluriel même du sens : un pluriel irréductible (et non pas seulement acceptable). Le Texte n'est pas coexistence de sens, mais passage, traversée ; il ne peut donc relever d'une interprétation, même libérale, mais d'une explosion, d'une dissémination. Le pluriel du Texte tient, en effet, non à l'ambiguïté de ses contenus, mais  à ce que l'on pourrait appeler la  pluralité stéréographique  des signifiants qui le tissent (étymologiquement le texte est un tissu) : le lecteur du Texte pourrait être comparé à un sujet désœuvré (qui aurait détendu en lui tout imaginaire) : ce sujet passablement vide se promène (c'est ce qui est arrivé à l'auteur de ces lignes, et c'est là qu'il a pris une idée vive du Texte) au flanc d'une vallée au bas de laquelle coule un oued (l'oued est mis là pour attester un certain dépaysement) ; ce qu'il perçoit  est multiple, irréductible, provenant de substances et de plans hétérogènes, décrochés : lumières, couleurs, végétations, chaleur, air ; explosions ténues de bruits, minces cris d'oiseaux, voix d'enfants, de l'autre côté de la vallée, passages, gestes, vêtements d'habitants tout prés ou très loin ; tous ces incidents sont à demi identifiables : ils proviennent de codes  connus, mais leur combinatoire est unique, fonde la promenade en différence qui ne pourra se répéter que comme différence. C'est ce qui se passe pour le Texte : il ne peut être lui que dans sa différence (ce qui ne veut pas dire son, individualité); sa lecture semelfactive (ce qui rend illusoire toute science inductive-déductive des textes : pas de "grammaire" du texte), et cependant entièrement tissés de citations, de références, d'échos: langages culturels (quel langage ne le serait pas ?), antécédents ou contemporains, qui le traversent de part en part  dans une vaste stéréophonie.
Roland Barthes, Bruissement de la Langue, p73, in "De l'œuvre au texte", 1971

 

TEXTE DE PLAISIR
Texte de plaisir : celui qui contente, emplit, donne de l'euphorie ; celui qui vient de la culture, ne rompt pas avec elle, est lié à une pratique confortable de la lecture.
Roland Barthes, Plaisir du Texte, 1973, p25, éd de 1982

 

TEXTE DE JOUISSANCE
Texte de jouissance : celui qui met en état de perte, celui qui déconforte (peut-être jusqu'à un certain ennui), fait vaciller les assises historiques, culturelles, psychologiques, du lecteur, la consistance de ses goûts, de ses valeurs, et de ses souvenirs, met en crise son rapport au langage. Or c'est un sujet anachronique, celui qui tient les deux textes dans son champ et dans sa main les rênes du plaisir et de la jouissance, car il participe en même temps et contradictoirement à l'hédonisme profond de toute culture (qui entre en lui paisiblement sous le couvert d'un art de vivre dont font partie les livres anciens) et à la destruction de cette culture : il jouit de la consistance de son  moi  (c'est son plaisir) et recherche sa perte (c'est sa jouissance) . C'est un sujet deux fois clivé, deux fois pervers.

Roland Barthes, Plaisir du Texte, (1973), p25-26, éd de 1982

 

THEATRALITE
“ Qu'est-ce que la théâtralité ? c'est le théâtre moins le texte, c'est une épaisseur de signes, de sensations qui s'édifie sur la scène à partir de l'argument écrit, c'est cette sorte de perception œcuménique des artifices sensuels, gestes, tons, distances, substances, lumières, qui submergent le texte sous la plénitude de son langage extérieur.”

Roland Barthes, "Le théâtre de Baudelaire", 1954, in Essais Critiques, p 41

 

"LE LIVRE DES RUSES"
Comme j'aimerai trouver un livre (faute de le faire moi-même) où me seraient rappelés (sous forme d'une grande traversée historique)  les rapports de l'écrivain, le pouvoir et de l'argent ! Peut- être l'écrivain est-il toujours dépendant (d'un autorité, d'une économie, d'une morale, d'un sur-moi collectif, etc...). Peut-être  n'écrit-il , quel que soit le libéralisme de sa société, qu'en trichant avec la force ? Peut-être est-elle politique perverse ? Le  "Livre  des ruses", tel s'appellerait le nouveau manuel de littérature, si ce titre n'était déjà pris
.
Roland Barthes, Chroniques du Nouvel Observateur du 5/II/79

 

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